Mémé Jacqueline continue ses belles histoires tout cet été, à 9h30 sur le 102.2 !

Mais qui est Mémé Jacqueline ?

Il se raconte que Mémé Jacqueline est née au début du confinement. Elle est née déjà vieille, sur un fauteuil à bascule, un tricot dans les mains, un vieux chat acariâtre sur les genoux. Et un livre posé devant elle.

Le bouquin, c’est bien sûr un de ces romans feuilletons qui paraissaient au début du vingtième siècle, par épisode, dans des journaux. Mais comme la mémé a bon goût, et quelques bribes d’exigences, le livre a été écrit par un feuilletoniste anarchiste. Michel Zévaco. Outre écrire des livres « dans le goût d’Alexandre Dumas » (une différence notable avec Dumas réside dans la manière dont sont traités les personnages de subalternes, domestiques, femmes, prostituées, mendiants, animaux même), Michel Zévaco est connu pour avoir un jour, par voie de presse, provoqué en duel le ministre de l’Intérieur, et avoir conséquemment couché quelques semaines en prison.

Quand Mémé Jacqueline a fait son apparition dans notre dimension, elle s’est donc immédiatement mise à lire un des romans de Michel Zévaco, Les Pardaillan. C’est un sacré morceau, Les Pardaillan. Une grande saga en dix tomes, cinq romans, qui nous raconte la vie de trois générations de nobliaux fin de race, gentilshommes sans feu ni lieu, aux valeurs morales fluctuantes, toujours prêts à dégainer la rapière pour un mot ou un regard de travers, professant parfois un égoïsme intransigeant, mais se laissant malgré tout aller à défendre invariablement les opprimé-es, et aussi invariablement à se mettre en travers de la route des puissant-es.

Et c’est qu’il y a à faire, en cette fin de seizième siècle, pour un chevalier au cœur d’amadou et à la dignité chatouilleuse, entre guerres de religions et intrigues de cour, histoires d’amour sans issue, histoires d’honneur dont l’issue ne peut être que fatale, petites histoires et grande Histoire, duels, enlèvements, disparitions, chantages, poisons, et repas pantagruéliques.

Quand Mémé Jacqueline a fait son apparition dans notre dimension, coup de bol, les micros de Radio Canut étaient là. Et cette histoire est diffusée depuis la deuxième semaine de confinement, à raison de tranches d’une petite demi-heure, chaque jour de semaine à 9h30.

On peut écouter l’histoire en la prenant du début, on trouvera ici tous les épisodes. On peut aussi prendre ce plaisir enfantin à entendre des bribes, en allumant par hasard sa radio au bon moment, et si on ne saisit alors pas tous les enjeux, on se laissera raconter raconter comment, ce jour là, tel personnage échappera au souterrain où il a été enfermé, on frissonnera d’horreur à voir deux amant·es qui croyaient atteindre au bonheur se faire poignarder par un escadron de jeunes filles ivres de catholicisme et de royalisme, on tremblera de voir tel ou tel acculé contre un mur par quinze spadassins bien décidés à avoir sa peau, et si on ne capte pas tout à fait comment on en est arrivé-e là, ça ne sera sans doute pas si grave.

P.-S.

Les belles histoires de Mémé Jacqueline - tous les jours de la semaine à 9h30